Stratégies au Poker
Le poker est un jeu simple à assimiler, ses règles s'apprennent en peu de temps et un novice peut commencer à affronter d'autres joueurs plus expérimentés très rapidement. Mais le Poker est un jeu de stratégie. Pour progresser dans ce jeu, il convient de savoir analyser les situations et les problèmes auxquels on peut être confronté pour mettre en place des stratégies efficaces. Tous les joueurs professionnels utilisent divers tactiques et stratégies pour gagner.
• Limper les premiums ou les relancer ?Rentabiliser des mains premiums. |
• Épargner sa BankrollÉpargner sa Bankroll d'une sévère amputation. |
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• Types de joueursDéterminer les différents types de joueurs. |
• Check-RaiseL'art d'utiliser le Check-Raise. |
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• Les TellsLa gestion des Tells au Poker online. |
• Les cotes au PokerLe calcul des Outs et le calcul des cotes. |
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• Faire grossir son stack rapidementTrois stratégies pour faire grossir son stack. |
• Mains et positionsLes mains et la position à la table. |
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• Les NutsComment gérer les Nuts. |
• Se coucherSe coucher : un réel apprentissage |
les mathématiques dans le poker
Comment exploiter les lois confortables du hasard ? Acceptez l'idée que le poker rationnel est abordable. Nous pouvons transformer les probabilités en espérance de gain et en volatilité, puis en outil décisionnel. Les choix, eux aussi, sont très simples : fold (passer, se coucher), call (suivre), check (parole), raise (relancer).
À la question « Pour gagner, faut-il calculer en cours de donne ? », nous répondons généralement non, l'essentiel est de gérer correctement vos parties après avoir acquis quelques connaissances élémentaires solides. Est-ce seulement de la théorie ? C'est ce que nous allons vérifier maintenant.
Scénario à la télévision
Pour tenter de répondre à la question : « Où sont les mathématiques dans le poker ? », observons le début de cette donne, jouée en table finale d'un tournoi télévisé. Voici l'analyse que nous proposent les deux commentateurs. Ce scénario fera office de règle du jeu pour ceux qui les ignoreraient.
Il ne reste plus que quatre joueurs dans le tournoi. Les blinds valent 250/500. Les tapis : Alex possède 25 000, il est chip leader, suivi par David, 20 000. Ensuite, le match est serré entre Chloé, 10 000 et Billy avec 5 000. Trois d'entre eux, rappelons-le, recevront un prix conséquent pendant que le quatrième, « à la bulle », aura fait tous ces efforts pour la gloire. Le dealer (donneur) distribue les cartes, deux par joueur, que nous sommes seuls à connaître grâce aux caméras disposées devant les joueurs. Le premier tour de table concerne donc l'estimation exclusive de ces deux cartes.
Ensuite, une fois ce tour terminé, le donneur déposera 3 cartes, faces visibles, au centre de la table. C'est le flop. Ces cartes communes 3 seront ajoutées à leur jeu par les trois joueurs pour évaluer une nouvelle fois leur main. Cette évaluation donnera lieu à un deuxième tour d'enchères.
Le retournement d'une nouvelle carte au centre (le turn) sera cause d'une troisième ronde d'enchères entre les joueurs restants, celui d'une cinquième carte (la river) d'une quatrième joute entre les rescapés.
Chaque joueur associera à ses deux cartes les cinq étalées et choisira parmi ces sept cartes la meilleure combinaison possible de 5 cartes. Le joueur encore en lice qui possède la plus haute de ces combinaisons remporte le pot. L'ordre de combinaisons est le même dans toutes les formes de poker : quinte flush, carré, full, couleur, suite, brelan, deux paires, paire, cartes isolées, des combinaisons semblables étant elles-mêmes départagées par la (voire les) plus haute(s) carte(s) de la combinaison.
Fin du coup dès le premier tour d'enchères
- Alex parle en premier. Il possède une paire de 2 et passe. Bien joué, pas de pression inutile. Billy décide d'engager 10-9 assortis, c'est correct. Chloé attaque au bouton avec une paire de 5, une jolie main bienvenue au petit blind. Elle relance de 1 250, c’est un très bon coup.
Mais quelle va être la réaction de David avec A-10. Et bien sûr, sans appel : 10 000, all-in ! Il met ses adversaires à tapis. Billy ne peut pas défendre sa main et passe. Chloé réfléchit une bonne minute car ce n'est pas une décision facile, et jette finalement sa paire, non sans quelques regrets. David remporte le coup sur ce squeeze standard, un véritable coup de position en fait. Vous ne verrez ça qu'en tournoi.
Chloé a-t-elle pris la bonne décision ? Nous assistons à du grand poker ! Ce squeeze révèle de grande qualités de lecture et beaucoup d'intuition. Du grand poker, certes. Mais de l'intuition, pas tout à fait, c'est de la technique pure... Et Chloé a eu raison de passer.
Les commentateurs analysent les coups de cette donne en temps réel, avec une rapidité et une assurance déconcertante. En effet, comment justifier qu'Alex passe avec une paire pendant que David sur-relance avec A-10 ? Qu'est-ce qui peut également expliquer pourquoi Chloé attaque avec une paire de 5, puis ne suit pas la relance d'une main pourtant inférieure à la sienne ? Enfin, pourquoi les commentateurs approuvent-ils tous ces mouvements, qui, il faut le reconnaître, doivent paraître très obscurs pour le néophyte, où la frontière entre les bons coups et les mauvais coups n'est pas aussi limpide. Certains spectateurs n'hésitent pas d'ailleurs à qualifier cette donne de « grand n'importe quoi ».
Débriefing : les cotes, les mains de départ
Et pourtant... Elle est on ne peut plus rationnelle. Alors, où sont les mathématiques dans le poker ? En fait, elles sont partout, sous nos yeux. Il suffit de reformuler le discours de nos deux commentateurs de la façon suivante : (1) Alex passe avec 2-2 : c'est en effet normal. Il est en début de position et doit payer 500 pour gagner un pot qui vaut pour l'instant 750. En bon technicien, il calcule sa « cote » : 750 contre 500, que l'on note 750 : 500, ou bien 1,5 : 1. Il sait que sa main de départ, une paire de 2, lui offre environ 22% de chances de gain contre trois mains adverses prises au hasard, c'est-à-dire une cote de 31/2 contre 1. Le calcul est simple : la cote de sa main n'est pas couverte par la cote du pot : il passe. (Pour aller plus loin, voir les mains de départ et leur quantification). (2) Bill paye avec 10-9 assortis. C'est moins bon que paire de 2, direz-vous ? Non, parce qu'il n'y a plus que trois joueurs ! La cote de cette main grimpe en flèche à 1,60 contre 1, presque la cote du pot. D'autres variables apportent le petit dixième manquant, notamment le fait qu'il bénéficie de la meilleure position. D'après des critères purement mathématiques, sa décision est effectivement correcte. (3) Chris relance avec une paire de 5. Eh bien, il a raison, d'après les mêmes critères que précédemment. (Pour aller plus loin, voir les cotes).
L'ICM et les cotes implicites
(4) Plus complexe, David sur-relance à tapis avec une main inférieure, et ses adversaires passent. Un bluff, pensez-vous ? En fait, David aurait pu effectuer ce mouvement sans même regarder ses cartes. Non pas parce que l'effet intimide ses adversaires (ce sont de très bons joueurs), mais parce que ce faisant, il active trois nouvelles variables particulièrement complexes du poker de tournoi :
(a) les cotes implicites (il anéantit celles de Billy, qui passe),
(b) l'ICM (Independent Chip Model), qui remet en question la valeur des jetons engrangés jusqu'ici
(c) le « bulle facteur », qui oblige Chloé à passer. Et Chloé a raison de passer. Toutes les décisions ont été prises sur des critères purement techniques, que des mathématiques relativement simples permettent de mettre en équation.
Alors, au poker, les mathématiques sont partout ? Il faudrait être mathématicien pour gagner... ou même seulement pour jouer ? En fait, pas du tout, mais ça aide. D'abord, le meilleur mathématicien n'a aucune garantie de gain : la résistance au stress restera toujours la plus grande des qualités. Ensuite, les mathématiques peuvent se compenser par l'expérience, c'est vrai. La différence, c'est le coût de l'apprentissage : il est bien moindre pour les matheux.
Savoir prendre les bonnes décisions
Jeu à information partielle, le poker trouve son sel dans l’incertitude qui est son essence-même. Mais pour affiner son raisonnement et faire les bons choix, il vous faudra utiliser tous les outils techniques qu’offre ce jeu pour en restreindre les effets. Quels sont ces outils ? Comment les utiliser au mieux en fonction des informations dont vous disposez ? Ce sont là les deux questions fondamentales qu’il faut se poser et auxquelles il faudra répondre pour décider de la meilleure action à entreprendre sur chaque coup de cartes. Pour cela, il faut considérer l’ensemble des différents éléments intervenant dans le processus d’une décision, ainsi que leurs dépendances fonctionnelles.
Chaque coup est unique et chacun présente tout un éventail d’actions possibles en fonction de la situation. Toutes ses actions – ou moves – que vous êtes amenés à entreprendre sur un coup (value bet, blocking bet, check raise, bluff, floating, raise de valeur ou pour une carte gratuite etc.) répondent à trois grandes classes de potentiel.
- Le potentiel direct de gain, fonction de la force relative de votre main, hors amélioration.
- Le potentiel de gain par intimidation, fonction de la fold equity (probabilité qu’une relance de votre part fasse coucher votre adversaire).
- Le potentiel de gain par amélioration, fonction des différentes cotes (cote offerte par le pot, cote implicite, cote inversée). Cote inversée, ou cote implicite inversée : ce que peut vous coûter un coup si vous complétez un tirage qui n’est pas max, alors que votre adversaire, sur le même tirage que vous, trouve le nuts. Par exemple une couleur à hauteur Dame face à la couleur max. D’où la notion d’outs fragiles.
La combinaison de ces trois potentiels vous permet de décider quelle action entreprendre. C’est bien pour ça que tout l’art du poker réside en l’estimation de ces différents potentiels. Vous ne parviendrez jamais à l’excellence si vous ne maîtrisez pas les processus d’analyse qui mènent au raffinement de ces différents potentiels. Les qualités essentielles requises pour mener à bien cette analyse sont le sens du calcul, l’analyse rétrograde, l’empathie, l’observation, la rigueur et bien sûr, indispensable au poker, le sang-froid. Un pot peut ne pas offrir suffisamment de cote directe. Mais ajoutée à une cote indirecte raisonnable et une fold équité intéressante en cas de relance, votre décision peut alors basculer du simple fold à la ... sur-relance. Il n’est en effet pas rare de voir un excellent joueur de Hold’em sur-relancer au flop avec juste deux overcards et un tirage ventral. La cote directe est insuffisante, mais la fold équity, ajoutée à la cote implicite, peuvent rendre ce genre de move profitable sur le long terme. Mais attention : encore faut-il bien connaître son adversaire pour juger de cette fameuse fold équity. Si votre client est une calling station, s’abstenir ! Quelles informations sont a disposition ?
La force de votre main et votre position relative dans le coup
C’est la composante numéro 1. C’est une évidence, c’est la donnée de base pour qualifier la combinaison que représentera votre main complétée par les cartes du tableau. Si vous êtes de style serré agressif, vous saurez exactement que faire de votre main en premier de parole. Une main faible devra être jetée, une main intermédiaire (petite paire, suited connectors ou autres) devra être soit jetée, limpée ou attaquée en fonction de votre position sur la table (position avancée, late position, bouton...).
Le tableau des cartes communes
C’est l’autre donnée de base, celle-là partagée par tous les joueurs. Le tableau vous renseigne sur la force intrinsèque de votre main mais également sur les potentialités adverses. Ces informations vous permettent en effet d’en savoir plus sur votre combinaison et sur les chances d’obtenir une main très forte. Elles doivent également vous aider à comprendre, en fonction des actions précédentes sur le coup en cours, quels sont les ranges de main adverses. Exemple : vous pouvez avoir la top paire au flop, mais si celui-ci est très connecté et affiche des tirages couleurs, il y a fort à parier que votre main n’est plus bonne à jouer.
Le nombre de joueurs
C’est une information essentielle qu’il vous faut immédiatement capter pour mieux comprendre ce que vaut votre main. Vous savez tous que les grosses paires perdent en valeur s’il y a trop de joueurs impliqués dans le coup, contrairement aux petites paires et aux cartes assorties consécutives qui prennent du potentiel si le nombre de joueurs engagés dans le coup augmente. Cette information vous aidera également à mieux situer votre adversaire. Un joueur avec plusieurs adversaires à parler derrière, n’entrera dans le coup qu’avec un jeu a priori légitime. Ce facteur est donc très important.
La position relative dans le coup
Parfois sous-estimée, la position est pourtant un facteur déterminant pour décider de l’action à mener sur un coup. Alliée avec le nombre de joueurs impliqués dans le coup, elle aide à déterminer la force d’une main adverse. Une relance en position avancée est signe d’un jeu fort tandis qu’une relance près du bouton peut être effectuée avec une main plus marginale. La position relative sur un coup joue sur la fold équity et sur la cote implicite. Hors de position, votre cote implicite est mauvaise. Avec la position, vous gagnez en fold équity car votre adversaire aura à se prononcer avant vous.
Le profiling et les tells
Après une heure de jeu, vous en apprendrez forcément beaucoup sur le style de vos adversaires et leur attitude sur la table. Ou du moins vous faudra-t-il faire cet effort d’observation et d’analyse, capital, pour devenir un joueur accompli et gagnant. N’oubliez pas toutefois que cette analyse ne s’applique pas qu’aux joueurs adverses mais également à vous-même ! Il est aussi important de profiler ses adversaires que de comprendre l’image que vous projetez sur la table pour ajuster vos coups. Si vous avez attaqué 10 coups consécutifs parce que le hasard des cartes – ou les dieux du poker ! – vous a donné de belles mains et que vous n’avez pas souvent été payé, prenez garde à vos prochaines relances car vos adversaires pourront peut-être douter de leur légitimité (« trop c’est trop ! »), et un bluff de votre part à ce moment du jeu serait alors sans doute déplacé.
Les profondeurs de tapis
Information essentielle avant d’aborder un coup, elle peut et doit influencer votre décision d’entrer dans la main ou pas, de juger si le coup peut être profitable, la situation dangereuse ou au contraire prometteuse. Souvent ignorée par les débutants, la profondeur des tapis respectifs doit systématiquement être prise en compte dans les calculs. Le niveau de relance (important pour les potentiels de gain direct et l’intimidation) s’ajuste par rapport à cette donnée. La cote implicite dépend elle aussi fonctionnellement de cette donnée. Si le tapis de votre adversaire (ou le vôtre) est réduit, il en va de même pour votre cote implicite.
La cote offerte par le pot
Le poker est un jeu d’argent, la valeur du pot doit être interprétée justement : combien êtes-vous disposé à engager gagner cette somme et combien espérez-vous gagner encore si le coup se poursuit ? Ce sont les fameux outils de calcul de cotes qui vous permettront ici de motiver votre décision au plus juste. La cote offerte par le pot est une information évidemment vitale que vous devrez mettre en rapport avec vos probabilités d’améliorer votre jeu en une main gagnante. Exemple : si vous devez engager 10€ pour en gagner 20 – votre adversaire étant à tapis – et que vous n’avez qu’une chance sur cinq de toucher votre couleur... le fold est facile.
Une fois tous ces paramètres connus pris en compte, vous devez alors vous concentrer sur les deux principales variables inconnues du poker pour tenter, grâce aux informations précédentes et à votre bagage technique, d’en réduire le champ au maximum. Ces deux variables sont bien entendu les cartes à venir (flop, turn, river) et les mains adverses.
Les outils pour réduire le champ des inconnues
Prédire les cartes à venir est sans conteste l’incertitude sur laquelle vous avez le moins de prise. Mais vous pouvez en limiter les effets après le flop, voire en tirer avantage en surfant sur les cotes offertes par le pot, les cotes implicites et les cotes inversées. Pour cela, nous avons recours à cette notion phare du poker que sont les outs.
Les cartes visibles sur la table ajoutées à celles de votre main vont vous permettre de calculer le nombre d’outs qui peuvent vous faire gagner. Le ratio entre la probabilité qu’une de ces cartes arrive et la cote offerte par le pot doivent vous permettre de décider dans la plupart des cas. Ce n’est cependant pas si simple car une carte améliorante peut finalement se révéler désastreuse. Un exemple : le Roi de cœur peut vous donner une suite mais peut aussi compléter le tirage couleur de votre adversaire. Il ne faudra donc peut-être pas inclure cette carte dans le décompte de vos outs. Il est essentiel que vous ayez une bonne "lecture" des cartes affichées et que vous classifiez les outs en outs "solides" et fragiles. Les outs en général sont utilisés pour calculer les cotes directes et les cotes implicites, les outs fragiles sont utilisés pour comprendre votre cote inversée. Si votre décision est limite au regard des cotes directe et implicite et que la cote inversée est mauvaise, la décision s’impose d’elle-même : on ne poursuit pas le coup.
Lever l’incertitude sur le range des mains adverses est déjà une tâche plus aisée. Certains experts arrivent à cerner leur adversaire et le spectre de leur main de façon remarquable. Comme eux, vous devez procéder par déduction, en vous basant sur des données concrètes et, pour certaines, quantifiables. Quels sont les outils sur lesquels vous pouvez compter ici ?
La position du joueur
Si le joueur a attaqué fortement le pot en position avancée, vous pouvons le mettre sur un panel de mains fortes, comme une grosse paire, AR ou AD. Un joueur UTG qui attaque le pot en premier de parole au Texas Hold’em a certainement une main du top Ten.
Le nombre de joueurs impliqués dans le coup et leur position relative
Si plusieurs joueurs impliqués dans le coup sont relancés par un joueur hors de position, vous pouvez également imaginer que ce joueur a trouvé une main très forte.
Le déroulement du coup lui-même
Au fur et à mesure que le coup avance (flop, turn, river), les différentes actions engagées par les joueurs permet, par analyse, de préciser davantage le range de mains adverses. La relance par exemple permet, à défaut de gagner le coup directement, de gagner en information. Un adversaire correct ne paiera "sec" une forte relance que s’il a une main concrète ou à fort potentiel.
Le « profiling » : les styles des adversaires
Vous devez utiliser ici les informations fournies par les coups précédents pour les exploiter sur un coup en particulier. Comment répertoriez-vous vos adversaires au regard de ce que vous avez constaté en termes de relance, de calls, et au vu des informations glanées sur les abattages ? Attention, même si le processus de décision suit des schémas logiques très théoriques (et invariants), l’équation qui en résulte est un véritable casse-tête. Vous ne jouez pas contre des machines mais contre des hommes qui peuvent changer de style en cours de partie en réajustant sans cesse leur jeu face à leurs adversaires. Les styles ultra-agressifs n’ont d’autre but que de vous envoyer une multitude de signaux contradictoires destinés à brouiller votre lecture, ce qui compliquera inexorablement votre processus de décision.
Les tells
Dans les parties live, vous pourrez, si vous avez repéré des aberrations de comportement, placer vos adversaires sur des bluffs ou au contraire des mains très fortes. Sur Internet, le temps de réaction d’un joueur – un call rapide, un bet rapide, une relance après une longue réflexion mais aussi les "patterns" de mise et de relance – représente très souvent autant d’indices précieux susceptibles de vous aider à déterminer le spectre des mains adverses.
Ces trois potentiels peuvent donc se déterminer plus ou moins finement en fonction des informations de base, des outils de calcul et d’analyse à votre disposition. En général, les débutants comprennent instinctivement l’importance de ces concepts mais ne les évaluent pas à leur juste valeur. Ils n’utilisent pas – ou mal – les mécanismes de calcul et ignorent le concept de fold équity, excellent potentiel d’intimidation, ce qui rend leur jeu souvent trop passif. Le joueur intermédiaire comprendra à quel point la lecture du range de mains adverses est importante pour mieux juger du potentiel d’amélioration et de la fold équity mais ne variera souvent pas assez son jeu pour faire basculer la pression sur l’autre et rendre les décisions adverses elles-mêmes plus difficiles. Si le poker reste effectivement un jeu dont on peut apprendre les règles en quelques minutes, le chemin vers l’excellence n’en reste pas moins long et difficile. Seuls le travail et l’expérience vous permettront, à terme, de mettre au point votre équation propre, une équation dont vous seul aurez la solution.